Loutre géante

La plus grande des loutres vit en groupe familial dans les eaux calmes des rivières des forêts tropicales. Son corps profilé, ses doigts palmés, font d’elle une excellente nageuse. Mangeuse de poissons, elle en pêche environ 3 kilos par jour qu’elle déguste dans l’eau ou sur terre. La cohésion est très forte au sein de la famille : les loutres chassent, jouent, patrouillent et dorment ensemble !

Chaque individu est reconnaissable aux taches de couleur claire qu’il possède sur la gorge et la poitrine. L’abri, appelé catiche, est installé dans la berge et composé de plusieurs tunnels et chambres pour le repos et l’élevage.

Menacée d’extinction, la loutre a d’abord été chassée pour sa fourrure. Aujourd’hui, elle est tuée par les pêcheurs qui voient en elle un compétiteur pour les poissons. Elle subit également la déforestation et la pollution des rivières, à cause entre autre de l’activité aurifère légale et illégale : la recherche d’or modifie le milieu naturel en remuant les sédiments des rivières, et rejette dans l’air et dans l’eau du mercure, utilisé pour amalgamer les pépites. Ce poison s’accumule tout le long de la chaîne alimentaire et contamine aussi bien les loutres que les Hommes.

Le Bioparc a soutenu plusieurs programmes de conservation en Guyane et Colombie, et a permis de dynamiser l’élevage de la loutre en zoos européens, nécessaire à la conservation génétique de l’espèce. Arirahna, une femelle loutre géante née et élevée au Bioparc entre 2013 et 2022, a été réintroduite à Iberá, au cœur du plus grand parc naturel d’Argentine, au terme d’un projet mené par la Fondation Rewilding Argentina.