Bolivie – Ara de Lafresnaye
Endémique en Bolivie, l’ara de Lafresnaye vit dans les vallées sèches des pentes Est des Andes, entre 1 000 et 2 000 m d’altitude. Principalement présente autour des grandes rivières au centre-sud du pays, hors des zones protégées, sa population y a connu une baisse drastique. Le trafic animal, la dégradation de son habitat de forêt sèche causée par l’agriculture et l’élevage, le manque de ressources alimentaires naturelles, et son image de nuisible auprès des paysans cultivateurs de maïs et arachides, en sont les raisons.
L’espèce compterait aujourd’hui moins de 300 individus. L’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) a revu à la baisse son statut en classant, en 2018, l’espèce dans la catégorie « En Danger Critique d’Extinction ».
A travers son « Programme de Conservation de l’Ara de Lafresnaye », l’association bolivienne Armonia a mis en place une stratégie de conservation de l’espèce. Elle intègre le suivi scientifique et la protection de l’espèce, la sensibilisation et l’assistance aux communautés qui vivent au contact des oiseaux pour un développement local durable. Les efforts sont concentrés sur un des sites de reproduction les plus importants de l’ara : un ensemble de falaises rocheuses en bordure de la rivière Mizque (département de Cochabamba), les falaises de San Carlos.
Grâce à une collaboration active avec les habitants quechuas, la Réserve Naturelle des aras de Lafresnaye a vu le jour en 2008, protégeant 50 hectares de falaises. Depuis, grâce à l’engagement de cette soixantaine de familles et d’Armonia, une cohabitation positive permet de protéger l’espèce et son milieu naturel, et d’améliorer les conditions de vie de la communauté.
ONG soutenue : Armonia
- Association bolivienne créée en 1993
- Équipe scientifique de 15 personnes se partageant une quinzaine de programmes de conservation
Armonia est la première association dédiée à la protection de l’avifaune de Bolivie, pays parmi les plus riches en espèces d’oiseaux. Son programme le plus notable est celui dédié à la conservation de l’ara à gorge bleu, autre perroquet extrêmement rare et endémique en Bolivie. L’association a réussi à le préserver et à le sacrer emblème national, entre autres grâce à la substitution des plumes d’oiseaux des costumes traditionnelles par des plumes artificielles, et grâce à la lutte contre le trafic. Armonia en a d’ailleurs fait son cheval de bataille, en animant en permanence des campagnes anti-trafic médiatiques dans tout le pays.
Le rôle du Bioparc
- Soutien financier du projet de conservation des aras de Lafresnaye d’Armonia depuis 2009.
Le Bioparc a découvert l’association en invitant l’un de ses membres, Bennet Hennessy, à participer au 3ème Forum international de Conservation, organisé par le zoo à Angers en 2006.
Fonds versés en 2023 : 7 574 €
5 594 € par le Bioparc et 1 980 € par Bioparc Conservation
En 2021, Armonia notait pour la 4ème année consécutive l’absence de braconnage de l’espèce dans la région de la rivière Mizque. La mise en place d’un programme d’éducation semble porter ses fruits tout comme le développement d’une offre écotouristique, génératrice de revenus pour la communauté, et le programme de développement de l’agriculture communautaire.
Avec le succès de ce programme, la municipalité locale a décidé d’instaurer des sanctions plus fortes pour dissuader encore plus les potentiels trafiquants.
En plus des journées de sensibilisation créées pour faire découvrir l’espèce à la population locale, des nichoirs sont installés pour faciliter la nidification des aras. Des champs d’arachides et de maïs sont aussi ensemencés pour procurer une nouvelle source d’alimentation aux oiseaux, diminuant ainsi les conflits avec l’Homme et favorisant l’arrivée d’autres aras dans la région.
Les dernières nouvelles du terrain
En 2023, lors d’une mission de suivi et recherche, l’équipe d’Armonia a contrôlé l’un des nids et placé un piège photo afin d’étudier le comportement des oiseaux. Les premières images ont révélé que les deux parents passent la nuit dans le nid avec leurs petits, sans dormir mais en se toilettant et de bougeant constamment. Comme les températures sont beaucoup plus basses que dans d’autres parties de la Bolivie, ils cherchent s’en doute à procurer de la chaleur à leurs petits…
Crédits photos sur cette page : Armonia
