Équateur – Atèle à tête rousse

L’atèle à tête rousse (Ateles fusciceps fusciceps) est endémique du nord-ouest de l’Équateur, de la province d’Esmeraldas (à l’ouest de la cordillère des Andes) au nord-ouest des provinces de Pichincha et de Santo Domingo, jusqu’aux frontières occidentales des provinces d’Imbabura et de Carchi. Une étude menée par Cervera and Griffith en 2016 a permis la découverte d’un groupe de 300 individus dans la province de Manabí.

L’espèce est considérée comme étant « en danger critique d’extinction » par l’UICN, et figure sur la liste des 25 primates les plus menacés au monde. L’atèle à tête rousse a probablement subit une perte de 80% de sa population en seulement 45 ans, en raison de la destruction de son habitat : la forêt tropicale et subtropicale humide de 100 à 1800 m d’altitude. Il y trouve les éléments qui composent son alimentation : feuilles, fruits et fleurs. La chasse pour la viande de brousse, ainsi que le braconnage pour le commerce d’animaux de compagnie menacent également ses effectifs.

L’atèle à tête brune est reconnaissable à sa fourrure dense et foncée, avec une quantité variable de brun sur les joues et le sommet du crâne, ainsi que quelques poils blancs sur les lèvres et le menton. Ce primate peut vivre jusqu’à 24 ans. L’intervalle entre les naissances est de 22 à 36 mois (33 mois en moyenne). Les bébés ont le visage rose et les oreilles rouges. Ils sont dépendants de l’allaitement pendant environ 10 mois et sont complètement sevrés à l’âge de 18-20 mois.

Spécialiste de l’étude des primates, le Proyecto Washu s’intéresse au suivi des populations d’atèles et à l’état de son habitat naturel.


ONG soutenue : Proyecto Washu

  • ONG équatorienne composée de 35 personnes
  • Elle collabore avec de petits producteurs de cacao pour produire du chocolat équitable


Site web du Proyecto Washu (en anglais)


Le rôle du Bioparc

  • Soutien financier du Proyecto Washu depuis 2015


Fonds versés en 2023 : 26 650€
13 720€ par le Bioparc et 12 930€ par Bioparc Conservation


Du chocolat équitable pour protéger les atèles

La population locale d’atèles à tête rousse est la première impactée par la disparation de son habitat. Afin de protéger la forêt équatorienne, l’ONG travaille avec les communautés autochtones pour leur offrir de meilleures opportunités économiques via le commerce durable : les habitants deviennent ainsi les premiers protecteurs de la forêt. Dans ce cadre, le Proyecto Washu collabore avec de petits producteurs de cacao pour développer une agroforesterie biologique et protéger les terres forestières.

L’équipe de l’association travaille également à la gestion et à la réhabilitation des atèles victimes du trafic animal. La recherche de lieux pour leur relâché est capitale : le territoire disponible pour les atèles s’est considérablement réduit ces dernières décennies, remplaçant les zones forestières par des cultures ou par des plantations de balsa. En crête de basses montagnes, l’exploitation forestière étant plus difficile, des parcelles boisées sont encore disponibles. L’ONG tente aujourd’hui d’en devenir propriétaire afin de les protéger et d’y relâcher des atèles.


Création d’une réserve dans la province de de Manabí

Une population d’atèles à tête rousse a été redécouverte en 2016, dans la province de Manabí. Cette région est l’une des plus déforestées d’Équateur, à tel point que les atèles y étaient considérés comme localement éteints. Depuis 2019, la présence de l’espèce est confirmée dans 9 fragments des cantons de Flavio Alfaro et d’El Carmen, à raison de 7,49 à 44,9 individus/km². Cette population est estimée à 300 individus, ce qui vient doubler le nombre d’atèles présent dans la nature (une population d’environ 260 individus était déjà connue ans la province d’Esmeraldas). Afin de protéger l’espèce et son habitat, le Proyecto Washu ambitionne d’acheter 3000 ha de forêt. En 2021, 200 ha ont été achetés ainsi que 30 ha en 2022, afin d’étendre la zone initiale. Le Bioparc s’est engagé à participer chaque année à l’achat de nouvelles parcelles.


Crédits photos sur cette page : Proyecto Washu